Avant que le monde ne se ferme

Nous suivons l'épopée d'Anton, jeune tzigane et dresseur de chevaux. Né dans les steppes kirghizes, il grandit au sein d'un cirque entouré des siens. Cette troupe libre qui revendique la vie nomade se retrouve au coeur de l'atrocité de la Seconde Guerre mondiale. Ce roman d'une absolue beauté et d'une intensité bouleversante sur la mémoire du peuple tzigane, trouve sa puissance singulière entre la dureté des événements et la poésie du regard porté sur eux. En effet, l'auteur ne triche pas avec la réalité historique et l'horreur n'est pas niée. Cependant, tout au long du parcours éprouvant d'Anton, il parvient à défier la noirceur du monde en glissant des fragments de beauté et d'humanité, en s'emparant du folklore et de la sagesse tzigane; comme pour rappeler que la poésie peut survivre à tout et qu'elle est parfois la seule manière de dire l'indicible. Comme si ce livre avait pris mon coeur à mains nues, j'ai eu bien du mal à lire la dernière page ne voulant pas quitter la kumpania...